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- L’explosion du Cambrien et les 5 grandes extinctions
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La biodiversité aujourd’hui
• Les habitants de la planète
Seules 1,4 million d’espèces sont répertoriées sur la planète alors que l’estimation du nombre total des espèces varie entre 5 et 30 millions ! Nous connaissons 900 000 espèces d’insectes (90 % des insectes sont encore à découvrir), 90 000 espèces de crustacés et arthropodes, 250 000 espèces de plantes à fleur, 4 000 espèces de bactéries, 22 000 espèces de vers annelés et ronds, et seulement 50 000 espèces de vertébrés. Cela donne une image de la biodiversité bien différente de ce que l’on imagine : les espèces les plus visibles ne sont pas les plus nombreuses ! Par exemple, un millilitre d’eau de mer contient environ 1 million de bactéries, et un hectare de terre non polluée dans une région tempérée abrite de 250 000 à 5 millions de vers de terre !
• Répartition de la biodiversité
La biodiversité des espèces diminue régulièrement en fonction de la latitude, depuis l’équateur jusqu’aux pôles. Ainsi, alors que 5 000 espèces de poissons sont présentes dans le bassin de l’Amazone, il n’y en a que 50 dans le bassin du Rhône. Finalement, 80 % de la biodiversité de la planète se trouve sous les tropiques. La forêt tropicale constitue le milieu le plus riche : malgré une très petite superficie (7 % du globe), elle abrite la moitié des espèces vivantes. Pour éviter une perte trop rapide de la biodiversité de la Terre, les scientifiques ont défini 25 « hot spots » (points chauds), des zones prioritaires de conservation à l’échelle du globe. Ces dernières, qui abritent une biodiversité exceptionnelle, sont aussi celles où les espèces sont le plus menacées de disparition. Elles rassemblent à elles seules 44 % des plantes et 35 % des espèces de mammifères, oiseaux, reptiles et amphibiens de la planète.
•Une 6e extinction massive ?
Entre 1900 et 2000, l’humanité est passée de 1,8 à 6 milliards d’individus ! Cette explosion de la démographie humaine liée à la révolution industrielle a de nombreuses conséquences car la pression sur les milieux est énorme. L’utilisation massive d’eau, d’engrais, de pesticides destinés à une agriculture industrielle et à un élevage intensif d’animaux entraîne la disparition des sols arables et une diminution du niveau des nappes phréatiques. L’essor de l’industrie (et de l’automobile en particulier) qui utilise une énorme quantité d’énergies fossiles provoque un réchauffement climatique global.
Résultat : des disparitions massives d’espèces à la surface de la Terre. Ainsi, 260 espèces se sont éteintes au xxe siècle chez les seuls vertébrés, alors que – étant donné la durée de vie moyenne d’une espèce (5 millions d’années)– une seule espèce aurait dû disparaître au cours de cette période…
À lire
Vive la Terre par P. Westbroek Éd. du Seuil.Une écologie de la réconciliation
La mise en place de réserves naturelles sur 10 % des terres émergées ne peut suffire à préserver la totalité de la biodiversité terrestre. C’est pourquoi Michael L. Rosenzweig, professeur d’écologie à l’université d’Arizona, propose une « écologie de la réconciliation » pour harmoniser les rapports des hommes avec les écosystèmes qui les abritent : les aménagements (villes, routes, etc.) devant être prévus dès leur conception pour permettre le maintien et même l’épanouissement de la biodiversité.
Une évaluation monétaire du vivant ?
En 1997, une étude paraît dans la revue Nature, faisant la synthèse de centaines de tentatives d’évaluation de biens et services rendus par les écosystèmes du globe. Ces études conduites à travers 16 biomes (forêt tropicale, savane…) évaluent monétairement les services rendus par les espèces vivantes : régulation des gaz, régulation du climat, pollinisation, production alimentaire… et l’extrapolent à l’ensemble de la planète. Le montant de ces services est estimé à 33 trillions de dollars ! Or la somme des produits nationaux bruts de la planète ne s’élève qu’à 18 trillions de dollars. Il s’agit évidemment d’une évaluation très imprécise, mais elle nous permet de mieux comprendre l’importance du rôle des écosystèmes dans notre économie, et de tous les services qu’ils nous rendent gratuitement.
Jean-Paul Deléage, historien de l’écologie
« L’histoire de la biosphère a connu cinq extinctions majeures, et nous sommes au coeur de la sixième. Aujourd’hui, le nombre d’espèces présentes sur Terre est mal connu, et évalué entre 3 et 30 millions. On estime que cette sixième extinction est de 1 000 à 10 000 fois plus rapide que les extinctions qui l’ont précédée. Quelques exemples de l’extinction en cours ? Tout d’abord, la disparition de la forêt tropicale, un milieu de très grande biodiversité et dont beaucoup d’espèces animales ou végétales sont très mal connues. Autre exemple, les pratiques de l’agriculture industrielle ont eu un énorme impact sur les agro-écosystèmes de la Beauce, où le sol n’est plus qu’un désert. Ou les fonds marins dévastés par l’exploitation off-shore du pétrole, sans oublier l’estuaire des fleuves, qui subissent l’impact de nos activités. »