Santé et biodiversité

• Flore intestinale et antibiotiques
Le gros intestin d’un être humain adulte abrite près de 100 000 milliards de bactéries, soit dix fois plus que le nombre des cellules de son corps.
La flore microbienne intestinale constitue un écosystème à part entière comportant au moins 400 espèces de bactéries différentes. Ses rôles sont multiples : développement de l’immunité intestinale, résistance à la colonisation par les germes pathogènes, mobilité intestinale et production de vitamines B et K. Or, la prise d’antibiotiques détruit en partie la flore intestinale et déséquilibre cet écosystème. Pourtant, malgré ce constat, pendant de nombreuses années, les antibiotiques ont été prescrits pour des affections bénignes et même pour des affections virales contre lesquelles ils ne sont pas efficaces.
Aujourd’hui, les campagnes menées par le ministère de la Santé ont permis de corriger ces erreurs.

• Effets des médicaments sur le vivant
La consommation de médicaments influe rapidement sur la biodiversité, car 50 % à 90 % de leurs principes actifs se retrouvent dans nos excrétions et sont ensuite rejetés dans l’eau. Si bien qu’on retrouve dans le foie et les muscles des poissons de rivière des traces de ces médicaments. Ainsi, les poissons semblent atteints par les rejets d’œstrogènes de synthèse issus de pilules contraceptives, ce qui provoque la féminisation de nombre d’entre eux. Cette pollution d’un nouveau genre est encore mal évaluée et sous-estimée.

À consulter
Biodiversité et santé sur le blog du ministère de l’écologie. www.ecologie.gouv.fr/-Biodiversiteet-sante-.html
Antibiotiques et pesticides dans les eaux sur le blog Canal académie. www.canalacademie.com/Antibiotiques-et-pesticidesdans.html

• Nourriture diversifiée, santé et biodiversité
L’alimentation fait partie intégrante de la médecine dans de nombreuses cultures traditionnelles (la diététique est par exemple une des branches de la médecine traditionnelle chinoise, reconnue par l’OMS). Une alimentation riche en fruits et légumes permet de prévenir les maladies cardio-vasculaires et la survenue de certains cancers.

La richesse des légumes en minéraux, en vitamines et en fibres est en effet indispensable à l’organisme. Plus l’alimentation est variée, plus on profite de cet apport nutritionnel différent et propre à chaque fruit ou légume. Par exemple, les légumes feuilles (épinard, oseille, chou) sont riches en vitamine B9, en provitamine A et vitamine C, les légumes racines (carottes, navets, radis) sont riches en fibres, les légumes graines (lentilles, flageolets) sont très riches en fibres, fer, magnésium…
Reste que cette nourriture diversifiée aura un impact d’autant plus positif sur la biodiversité des cultures que la production de ces légumes sera le produit de l’agriculture biologique.

Viagra, tigres et tortues
En Asie, certaines espèces (comme le tigre, la tortue ou le rhinocéros) sont exploitées traditionnellement pour leur vertus prétendument aphrodisiaques, ce qui met en péril leur survie. Mais il semble heureusement que la mise sur le marché du Viagra ait permis en 10 ans de diminuer la pression exercée sur ces espèces en danger.

Bio-piraterie dans les pays du Sud
Les groupes pharmaceutiques, en mal de nouveaux médicaments, recueillent des informations sur les médicaments traditionnels auprès des chamanes ou des tradi-praticiens, puis brevètent « leur » découverte, en dérobant ainsi le savoir ancestral des peuples du Sud, sans aucune contrepartie.
C’est ce qui s’est passé avec l’ayahuasca, plante hallucinogène du bassin amazonien, que l’Office américain des
brevets a permis à deux reprises de breveter pour mener des recherches médicales sur le cancer.

À consulter
Réglementation de l’accès à la biodiversité : les enjeux de la Convention sur la diversité biologique sur le blog de l’IRD
www.mpl.ird.fr/suds-en-ligne/fr/plantes/reglemen/regle03.htm